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Nomade Maritime

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Celui qui fait une moindre bonté sera recompansé pour cela et celui qui fait un moindre mal aura la compensation adéquate.

Gourani-Kérim. Al-Zalzala, 7—8

***
Sois fidel jusqu’à la mort…

Аpokolipsis 2:10

***

La fleur porte plante au ciel qui vient de perdre toutes ses étoiles: “J’ai perdu la goûte de rosée”.

R. Tagor

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Bien sûr, que tu connaîs la langue des oiseaux, des animaux, des poissons, tu parles à eux. Même, tu peux parler aux herbes et aux fleurs. Et des gens qui t’entourent, connaîs-tu leurs langues? Et encore crois-tu que ces gens te comprennent? Pourquoi tais-tu? Réponds!

***

Cet évènement extraordinaire n’est pas une fiction. Je l’ai entendu au dire d’un vieux pêcheur.

***

…et jusqu’aujourd’hui il n’y avait aucune nouvelle de Tougay.

La femme était tellement stressée qu’elle s’étatit oubliée.

Il faisait encore jour. Mais la femme croyait qu’il faisait déjà soir et le Soleil s’était couché tôt.

La femme a eu peur. Elle a commencé à appeler son fils d’abords en murmurant, puis de haute voix: « Tougay, mon fils…” Sa voix faible lui a paru étrange. Comme si cette voix venait de loin, de la profondeur d’un puit.

La femme a eu peur. Elle a commencé à appeler son fils d’abords en murmurant, puis de haute voix: « Tougay, mon fils…” Sa voix faible lui a paru étrange. Comme si cette voix venait de loin, de la profondeur d’un puit.

Le temps passait silencieux, sans se faire sentir. On dirait, que cette silence avait couvert tout d’une toile invisible et froide que seul le coeur pouvait le sentir.

Il n’avait aucune nouvelle de Tougay.

Le temps passait silencieux, sans se faire sentir. On dirait, que cette silence avait couvert tout d’une toile invisible et froide que seul le coeur pouvait le sentir.

Il n’avait aucune nouvelle de Tougay.

“Tougay, mon fils… Où es-tu?”

***

A l’extrémité du petit village il y avait deux petites maisons aux toits rouges presque collées. De loin leurs toits paraissaient comme deux oreilles de lapin. L’une des maisons était habitée par un jeune homme et sa mère. L’habitante de l’autre maison était une jeune fille qui s’appelait Shahla dont je parlerai après… Maintenant, continuons notre conversation sur le village et Tougay.

Les habitants de ce village faisaient essensiellement la pèche. C’est vrai que le village se trouvait bien loin de la mer; même la mer ne se voyait pas par là. Mais on sentait bien l’odeur de la mer immense, son odeur humide et pleine de plantes de mers. Les hommes arrangeaient leurs travaux tenant compte du vent qui soufflait de la mer; ils essayaient d’aller pêcher au temps favorable. Ce jour-là était l’un des jours habituels.

La mère de Tougay est sortie dans la cour, a regardé le ciel ayant mis les mains sur les yeux. Il y avaient des nuages gris au loin. Les nuages devenaient sombres de plus en plus sombres et cela epouventait la mère. Les nuages se rassamblaient au- dessus de la mer. Selon les estimations de la mère normalement Tougay devait déjà être de retour. Une inquiétude a envahit son cœur: « Pourquoi mon fils est-il en retard? Il y a peut-être un orage en mer? Peut-être on n’a eu de poissons? S’est-il passée quelque chose? Peut-être …” La mère regardait toujours les chemins. Il n’y avait pas de nouvelles de Tougay.

Très jeune encore il avait perdu son père et il avaitbeaucoup souffert pour survivre mais en même temps il était capable d’aider sa mère et ses voisins. Ils n’étaient que deux dans la famille, mais il était difficile de se nourrir. Ceux qui vivaient bien n’étaient pas nombreux dans ce pays. Comme si Dieu avait oublié pour toujours la mer immense qui était tout près, le petit village qui était au bord de cette mer immense et les habitants du petit village au bord de la mer immense. « Non, mon fils, il parait que c’est nous qui avons oublié nôtre Dieu. Dieu n’oublie jamais sa créature. Les hommes veulent vivre sans difficulté. La plupart d’eux ne veut qu’une vie sans difficulté, sans problème. Dieu récompense toujours ceux qui souffrent, mon fils…” C’étaient les mots que la mère de Tougay répétait souvent.

Tougay était laborieux. Les prières faites par sa mère parfois tout bas et parfois de haute voix l’encouragaient pour travailler.

Les derniers jours Tougay était devenu ami des pêcheurs. Parfois même les nuit il allait pêcher en plein mer. On vendait la grande partie des poissons pêchés. Très souvent le vieux pêcheur avec qui il était allé à la pêche lui donnait de petits poissons et comme ça ils en avaient sur la table. C’était les moments où la mère éprouvait de la fierté de voir le bénéfice de son fils.

La femme savait très bien que son fils ne gagnait pas sa vie facilement. Elle savait aussi que maintes fois Tougay avait été témoin et participant des bagarres des vieux pêcheurs. Il était ridicule et en même temps tragique de voir ces hommes agés de lutter pour avoir la meilleure partie de la mer avec plus de poissons et de vouloir « partager” la mer, d’insulter les uns les autres et de se battre comme des enfants insupportables. Même une fois, Tougay avait reçu de violants coups lors des bagarres de ces « hommes de mer” brutaux. Pourtant Tougay n’en avait rien dit à sa mère jusqu’aujourd’hui; la femme avait entendu parler de ces querelles des voisins et elle étant restée de tout son coeur contente de discretion de son fils lui avait dit « merçi”, parce que les hommes discrets sont d’habitudes de bon caractère.

Il n’y avait pas de nouvelles de Tougay.

“Tougay, mon fils, où es-tu?”

***

Ce n’était pas seulement la mère qui s’inquiétait à cause du retard de Tougay. Le chien qui était dans la courregardait souvent les horisons lointaines avec ses grands yeux noirs. Il sentait toujours la rentrée de son « ami”. D’habitudes, il restait silencieux devant la porte et regardait le chemin jusqu’à l’arrivée de Tougay. Il y avait d’autres « amis” de Tougay, tourmentés qui l’attendaient cette fois avec inquiétude: c’était l’aigle et le poisson.

Tougay aimait beaucoup les animaux et les oiseaux. Il avait créé tout confort pour chacun de ses « amis”. Le chien vivait dans sa petite niche faite de boue et de jonc, l’aigle vivait dans le grenier et le poisson dans le bassin large. En tant que des amis de Tougay — le chien, l’aigle et le poisson étaient amis aussi entre eux. Les parents et les voisins étaient stupéfaits d’apprendre la solidarité qui existait entre eux; C’était vraiment incroyable. Le chien et l’aigle passaient toute la journée ensemble, du matin au soir. Au plus, les jours où il faisait chaud ces deux visitaient le poisson; c’était l’heure où les trois amis dans le bassin se jettaient et faisaient du bruit comme des enfants gatés. La mère et Tougay ne comprenaient pas les relations des animaux au début, un plus tard ils ne doutaient guère que les « amis” avaient une langue commune et parlaient comme les êtres humains. Ces étranges créatures qui ne peuvent s’entendre dans la nature, sont liées d’une amitiée dans cette cour.

Tougay avait donné les prénoms à ses « amis”. Il avait appelé « Yagout”, poisson dont les yeux sages scintillaient, « Aygout”, aigle qui faisent toujours va-et-vient dans la cour les ailes largement ouverts et « Gayout” le chien. Il n’est pas difficile d’identifier que ces trois noms sont dérivés du nom de Tougay. Ce qui est plus intéressant et étrange, c’est que chacun d’eux connaît bien son nom. Dès que aigle entendait son nom prononcé par Tougay s’envolait vers lui et se posait sur son épaule. En entendant son nom, tout de suite Gayout, le chien rejoignait Tougay, se mettait debout sur ses deux pattes arrières et aboyait. Yagout aussi manifestait une grande attention pour l’appel de son ami aimé. Poisson sortait de l’eau comme une épée en argent sortant de son étui, faisait une ligne courbe en air et plongeait dans la profondeur de l’eau.

Parfois, quand il n’y avait personne les amis s’assemblaient autour du bassin et parlaient pendant longtemps leur « langue”.

Très souvent Tougay les rejoignait et écoutait leur” conversation”. En les observant on pourrait dire qu’ils parlaient vraiment. Pour chacun d’eux Tougay avait son histoire de connaissance.

Le chien lui était offert par un parent. Ce parent avait eu trouvé un jour dans la forêt une chienne qu’il avait apprivoisée et gardée chez lui. Une autre fois pour se débarrasser de ses petits il les avait mis dans un sac et emmenés dans un lieu lointain et il les avait laissés dans la forêt. Quelques jours après, l’un de ces petits avait retourné chez son maître ayant fait un long parcours. Cet homme avait voulu plusieurs fois égarer ce chiot mais sans résultat; chaque fois le petit sage était rentré des « voyages longs” sain et sauf. Un jour quand l’homme voulait trouver une solution définitive pour se débarasser de ce petit chien dont il avait vraiment déjà marre, Tougay était venu chez son parent. Ayant écouté l’histoire de ce petit brave, Tougay l’avait emmené chez lui. Deux-trois jours il était resté enchaîné mais très vite il s’était habitué à la nouvelle maison. Peu après, il avait oublié pour toujours son désir de quitter cette famille qu’il avait commencé à aimer.

L’autre histoire de connaissance de l’adolescent était celle avec l’aigle. Une fois quand Tougay rentrait de la mer il a cru d’entendre du bruit dans les rochers. D’abord il a pensé que c’était un serpent et a voulu de changer son chemin. Peu après il s’est arrêté et a aperçu un grand oiseau au pied du rocher; les yeux pleins de haine et de colère de l’aigle abrité au pied du rocher, étaient fixés sur le visage de Tougay. Il paraissait que « le tigre de ciel” était blessé. Tougay et l’oiseau sont restés longtemps vis à vis. Puis le jeune à s’est approché de l’oiseau avec précaution, lui a caressé la tête. L’oiseau a tendu son cou en avant et a voulu déployer les ailes. Et juste à ce moment Tougay a aperçu que l’aigle n’arrivait pas bouger l’une de ses ailes. Et quand il a vu le sang couler au-dessous de l’aile immobile il a compris la situation. En avançant sa patte, l’aigle a mis sa serre sur le bras du jeune. Tougay estimant ce « jeste” comme un signe de l’amitié future a pris l’oiseau au bras et l’a emmené chez lui. La mère de Tougay a mis un remède sur l’aile de l’oiseau. L’oiseau s’est guéri bientôt. Mais on dirait qu’il ne pensait plus s’envoler. Même une fois Tougay l’a pris dans ses bras et est allé à l’endroit où il l’avait trouvé — au pied des rochers au bord de la mer. De retour chez lui, le jeune a retrouvé l’oiseau dans la cour « causer” amicalement avec le chien.

Tougay avait trouvé poisson dans le filet d`un pécheur. D’habitude dans le filet on peut voir beaucoup d’espèces de poissons. Pourtant, jusqu’aujourd’hui, ni les vieux pécheurs, ni Tougay n’avaient vu dans cet endroit cette espèce de poisson; c’était un bel être vivant argentin et frêle. Ce bel être des eaux avait tout de suite attiré son attention avec sa conduite très étrange: il sautait comme un vrai danseur sportif. Et comment? Il se tenait tout droit sur sa queue, tournoyait ou à gauche ou à droite et comme des clowns faisait rire. Tougay éprouvait du contentement de l’avoir sauvé et enlevé des pécheurs …. (tamahkar). La mère qui ne l’aimait au début avait déjà de l’affection pour lui; les temps libres elle aimait regarder la danse du poisson et parfois ne s’abstenait de rire.

…De Tougay il n’y avait aucune nouvelle. Les « amis” restaient silencieux. Shahla qui d’habitude venait ces heures visiter la mère ne se voyait pas. La femme anxieuse du retard de son fils était au plus tourmentée de voir ces « muets” se chagriner et s’attrister. Qu’est-ce qu’ils avaient? Peut-être ils sentaient le mal? Peut-être ils savaient quelque chose?

— Qu’est-ce que vous avez?.. Pourquoi vous taisez-vous?

Ces mots prononcés machinalement l’ont stupéfiée. A qui elle s’adressait? A l’aigle? Au poisson? Au chien? Etaient-ils capables de la comprendre?

En entendant la mère les « amis” se sont réunis autour du bassin et ont commencé à « discuter” d’abord tout bas, en murmurant, puis à haute voix.

Peu après le silence a régné de nouveau. Le chien est sorti de la cour en traînant les pieds sans qu’on s’en aperçoive. Juste maintenant la mère s’est rappelé d’une histoire pareille qui avait déjà eu lieu autrefois; un jour quand Tougay s’attardait Gayout l’avait « trouvé” et amené chez lui. Ce jour-là Tougay et son ami pêcheur auraient dû passer la nuit chez le gardien de forêt à cause de l’orage dans la mer. Plus tard Tougay racontait comment cette nuit-là le chien l’avait amené chez sa mère en le trainant avec ses dents par le bout de sa veste. Peut-être et cette fois-ci Tougay est là dans la forêt, dans la même cabane? Peut-être le chien va retrouverson ami? Mais cette fois le chien est rentré très tôt. Ca voudrait dire que Tougay n’était pas à l’approximité. Parce que la mère savait très bien que le flair dont possédait ce chien héritablement ne devait pas le tromper. En voyant le chien rentrer l’aigle s’est approché de lui. Il a ouvert largement les ailes et stupéfié, il a regardé insistement Gayout. Le chien a aboyé deux-trois fois. Yagout a commencé à s’agiter en entendant son aboiement triste et étouffé. L’aigle a poussé un cri et s’étant décollé il a fait quelques tour de vol au-dessous de la maison.

A ce moment une jeune fille est entrée dans la cour; c’était Shahla, la jeune voisine. On dirait qu’elle était venue dans ce village du monde des magies. Elle était de grande taille, marchait à pas léger, comme une gazelle. Avec sa beauté elle rivalisait avec le Soleil et la Lune. Dans ce monde elle n’avait que sa mère. C’était bizarre, la nature avait créé cette mère et sa fille très différentes, l’une opposée à l’autre; la mère était insociable, tandis que sa fille était attirante.

Eloignée un instant du monde des rêves, la femme a avancé de quelques pas, et elle a rencontrée la fille voisine qui venait d’entrer dans la cour silencieusement comme une ombre.

— Bonjour, ma tante…

— Bonjour, ma fille.

— J’ai entendu le cri de l’aigle et je suis venue. S’est-il passé un évènement?

— Evènement? Non… Mais Tougay n’est pas encore rentré de la mer. Je m’inquiéte beaucoup, ma fille…

— Inshallah, il va revenir, tante. Ne vous en faites pas.

On ne sait pas pourquoi, mais la voix de la jeune fille a vibré un peu. En réalité, Shahla essayait de maitriser son excitation interne; mais il parait qu’elle ne pouvait pas le faire. Son agitation n’était pas sans raison. La dernière nuit Shahla, couchée dans son lit près de la fenêtre ouverte, avait contemplé longtemps les étoiles. Elle s’était endormie en les regardant scintiller, clignoter, « parler” entre elles avec des gestes au sein du ciel. Vers le matin elle avait rêvé: le petitbateau de Tougay avançait dans les eaux colorées où il y avait de nombreuses fleurs de différentes couleurs. Ce qui était bizarre, c’était que le lit de bois où Shahla nageait dans les eaux, derrière le bateau de Tougay. Celui-ci lui brandillait en souriant, de temps à autre lui envoyait un « bisou”. Comme si son lit s’était transformé en bateau. La jeune fille était frappée par l’odeur des fleurs multicolores. Même, elle avait profité de l’occasion pour en ramasser quelques-unes. Les gouttes d’eau coulant des pétales brillantes des fleurs fraîches tombaient sur le sein et le visage de la jeune fille. Mais ces gouttes d’eau froide lui brûlaient le visage. Shahla s’est réveillée et a essuyé le visage, il plevait en dehors et la pluie tombait sur son visage par la fenêtre ouverte. Elle s’est surprise: Ô, mon Dieu, les gouttes de pluie étaient chaudes, brulantes comme celles de son rêve. On dirait que ces gouttes froides seraient imbibées de la chaleur des « bizous” que Tougay lui avait envoyé. Elle s’est levée pour fermer la fenêtre et quand elle a vu une belle la regarder par la vitre bleue foncé elle s’est étonnée encore plus; elle a failli de ne pas se reconnaître. Comment elle était grandie! Il lui a semblé que quelqu’un la regardait à ce moment-là, tandis qu’elle était seule dans sa chambre. Elle sentait toujours une brulure sur ses joues.

Encore elle était sous l’influence de son rêve. Elle sentait jusqu’ici l’odeur agréable des fleurs de son rêve. « Tougay est-t-il au danger?” Shahla a eu peur des idées obscures. Mais elle a pu maitriser sa peur.

La mère savait que Shahla était l’une de ceux qui s’ennuyaient et s’inquiètaient pour Tougay. Elle le sentait avec son intuition féminine et elle lisait ses pensées par ses yeux clairs comme l’eau et par l’inquiétude de sa voix vibrante.

— Voilà, l’aigle est de retour.

Shahla a dit en regardant le ciel. C’était vraiment l’aigle qui a fait une tour en l’air et s’est posé sur le bassin. Le poisson a sorti la tête de l’eau et a regardé l’aigle. Le chien s’est approché d’eux. La conduite des amis a attiré l’attention de Shahla.

— Comme s`ils discutaient- a dit jeune fille étonnée.

La mère a dit au sourire triste :

— T`as raison, ils parlent entre eux.

L“événement qui s’est passé à ce moment a pétrifié la mère et Shahla. D`abord Alabache, le chien a couru avec une vitesse de flèche vers la porte et il y a été perdu de vue. Un peu plus tard Yagout a sauté en air de l’eau calme de la piscine. Ayant resté un instant en air le poisson a plongé dans la profondeur de l’eau de nouveau. Il a répété cela quelques fois.

La june fille a haussé les épaules ayant regardé avec intérêt le poisson agité dans l’eau.

— Qu’est-ce qu’il a, lui? — elle a demandé.

— Je pense qu’il s’ennuie sans Tougay, a répondu la mère d’un ton triste.

Mais le poisson ne voulait pas se calmer. Il sautait, nageait à droit et à gauche et se heurtait contre le mur froid de la piscine. L’aigle qui suivait d’oeil cet évènement s’est décollé soudain, a fait un tour au dessus de la piscine et a attrapé le poisson qui avait sauté en air.

Un instant après il a disparu.

La mère et Chahla étaient restée immobiles. Quelques minutes après Chahla a dit :

— Je pense que l’aigle va le détruire en morceau.

— Non, ce n’est pas possible, la mère a murmuré, — ils sont grands amis.

— Mais pourquoi se sont-ils sauvés?

— Je suis choquée moi-aussi. Franchement, pendant l’absence de Tougay je me soulage

grâce à eux. Mais eux, voilà… Sont-ils infidèles à notre amitié?! Ils sont partis et ils m’ont laissée seule, parce que Tougay n’est plus là? Je m’étais bien attachée à eux! Evidemment je suis trompée! Oh, mon enfant, pourquoi dois-je me facher contre les animaux qui n’ont ni langue, ni connaissance, tandis qu’on peut pas compter sur les êtres humains? … Chahla, ma fille, qui sait, peut être est’il en danger mon fils maintenant? S’est-il rencontré avec les animaux sauvages de la mers? Est-il en orage? Peut être… Peut être…

Chahla a essayé de soulager la mère, mais en vain. Un peu plus tard les larmes de la dame a commencé à « laver” ses joues. Chahla a compris que la situaion de la mère s’était aggravée surtout avec la disparition brusque des amis de Tougay: Alabach, le poisson, et l’aigle. Elle était frappée par l’infidélité des amis de son fils.

Mais vraiment, qu’est-ce que les amis ont eu d’un coup? Pourquoi ont-ils disparu? Peut-être avaient-ils décidé de quitter la maison à cause de la disparition de Tougay? Parce que chacun de ces animaux a sa patrie a lui: Mer pour le poisson; ciel pour l’aigle et forêt pour le chien.

Le chagrin déchirait le coeur de la mère et Chahla essayait toujours de la soulager.

***

L’orage a gagné Tougay et le vieux pêcheur au milieu de la mer. Le temps est devenu gris en un instant. Des vagues énormes et lourds jetaient leur bateau léger comme une feuille. Un peu plus tard il y avait un petit lac dans leur bateau. Tenant fortement la rame du bateau, Tougay essayait de le diriger vers le bord de la mer, tandis que le pêcheur essayait de vider par un seau l’eau qui remplissait le bateau. Mais on dirait qu’ils essayaient en vain. Car les vagues tiraient le bateau vers les fonds de la mer. De l’autre côté la quantité de l’eau qui coulait dans le bateau augmentait.

Les vagues de l’eau salée leur donnaient des gifles aux visages.

On dirait que la voix enrouée du vieux pêcheur venait de l’autre monde:

— Tougay, Tougay, tiens-toi!

Avant le commencement de l’orage, ayant calculé en murmurant son revenue venant de la pèche et ayant donné des ordres (tourne le bateau à droite! vite! donne-moi la rame!) parfois en criant contre Tougay, les supplications du vieux pêcheur étaient entendues.

Le vieux a eu très peur et tenait fortement la rame avec ses deux mains. Mais en realité, son aide empêchait Tougay, car il était difficile de diriger le bateau. Tougay comprenait bien le vieux qui avait peur et c’est pourquoi il ne parlait rien. Mais qui l‘entendera, s’il parle? Tougay avait maintenant pitié de cet homme avare et méchant qu’il n’aimait pas du tout. Mais que faire? L’orage qui reignait écouterait-il ses prières? Les vagues lourdes les attaquaient et cela créait l’effet de l’écroulement des montagnes suite au tremblement de terre. Le temps passait et on n’entendait plus le vieux. Le ciel ainsi que les côtes n’était plus visible. Comme si c’était un moulin qui créait ce tourbillon, bougeait tous ceux qui étaient autour et même le ciel.

Le coup fort et inattendu de l’une des vagues suivantes a fait tomber le vieux pêcheur dans l’eau. Le vieux a disparu en un instant, comme s’il n’avait jamais existé dans ce monde.

Tougay s’est perdu mais machinalement il a tenu la main vers le bord du bateau; la rame que le vieux tenait fortement, avait disparu avec lui. Ainsi ça voulait dire qu’ il n’y avait déjà un moindre espoir pour se sauver de ce moulin d’enfer. Etait-ce vrai que fin ‘était déjà venue? Un tableau terrible s’est animé devant ses yeux; un bateau renversé dans l’eau, une rame et un corps sans âme devenant nourriture pour les poissons… Non, il ne voulait pas mourir. C’est vrai que, très souvent ce sont des agés qui disent ça que la mort est réelle et chacun des êtres vivants doit un jour quitter ce monde. Mais cette mort n’a pas de sens… Tougay n’a jamais imaginé la fin de sa vie courte si tragique et banale. Non, maintenant il ne pouvait pas accepter tranquillement cette fin. Encore, il n’était pas vaincu. Il ne pouvait pas être capitulé si facilement à cette catastrophe, sans rien faire.

Tout à coup, il a vu animer le beau visage de sa mère devant lui entre les vagues montées en haut comme de terribles monstres. Près d’elle il y avait une jeune fille; c’était Shahla. Toutes les deux — la mère et la jeune fille, se trouvaient au bord de la mer, elles tenaient les main vers les vagues et comme si elles priaient. La mère priait la mer en lui demandant l’aide.

Le bateau qui se trouvait dans le tourbillon était levé tout d’un coup sur l’eau, on dirait qu’à l’aide d’une main invisible. Le bateau s’est secoué a fait un cercle.

Tougay a regardé loin. Il n’y avait que de l’eau impure partout autour lui. Il n’y avait ni bord, ni mère…

***

Le poisson qui avait grand soif s’agitait souvent entre les ongles de l’aigle. Il est arrivé quelquefois qu’il a faillit tomber et se heurter contre les rochers dures.Il paraît qu’ il n’était pas facile pour l’aigle de l’emporter aux bords lointains. Non seulement il était loin mais aussi pour Yagout il devenait impossible déjà de se respirer. L’aigle sentait que son ami est en trainde se suffoquer de la soif. L’eau devenait vie pour Yagout. tourmentait son ami.

Peu après on a entendu couler l’eau. Et voilà, une rivière! Une rivière! Il a senti l’eau transparente qui coulait le long de la valée. Et l’aigle a commencé à voler tout bas au dessus de la rivière. En s’agitant le poisson s’est débarrassé des ongles de l’aigle, s’est jeté dans la rivière en se tournant en l’air. Pendant quelques temps l’aigle a volé au-dessus de son ami et a poussé un cri déchirant. Le poisson a sorti sa tête de l’eau; on dirait qu’il voulait dire adieu à son ami. Dieu sait si’ils se reverront où non n’importe quand. L’aigle a déployé ses ailes en toute largeur. C’était signe de ce que Aygoutvoulait monter plus haut.

Au début Yagout était frappée par l’odeur d’eau. Mais ça n’a pas duré longtemps. Le poisson qui avait passé la plus majorité de sa vie dans les fleuves, qui avait nagé d’abord dans l’océan et puis dans la mer n’était pas à son aise dans une rivière de montagne. Il avait été dans la même situation quand il a été jeté dans le bassin chez Tougay après être tombé dans le filet de pêche. L’eau douce et chaude lui avait paru d’abord étrange. Mais peu à peu il s’était habitué à l’arôme et à la saveur de l’eau étrange… Maintenant Yagout croyait à se sauver. Parce que étant dans la rivière il sentait l’odeur chère venant de loin; c’était l’eau immense. C’était l’eau salée de mer et Yagout voulait être dans cette eau immense, salée et chère. Sans doute cette rivière dans laquelle il était devait se jeter enfin dans la mer saléé. Le poisson en était sûr. C’est pourquoi il passait très vite près des petits poissons de rivière, des grenouilles et avançait. On n’avait rencontré ici jusqu’aujourd’hui un tel poisson, de cette taille et fort comme celui. Parfois il heurtait avec ses « ailes” les herbes, racines d’arbres sous marrins, mais ça ne l’empêchait pas. Déployant ses « ailes” il les surmontait avec et continuait à sa route. Il sentait de loin l’odeur de mer chère qu’il connaissait.

***

Il faisait soir. Mais le chien ne voulait ni s’arrêter, ni se reposer. Il voulait quetter son ami à tout prix. Le chien sentait Tougay. Mais Tougay n’y était pas. S’il ne se trouvait pas loin le chien le trouverait facilement. Mais il n’y avait aucun signe de sa présence dans ses lieux. Pas un signe. Le chien a rejoint les rochers du bord. Comme des chiens en colère les vagues pointues et terribles heurtaient avec colère les grandes pierres. Mais là non plus on ne sentait pas la présence de Tougay. S’il était là, le chien pourrait trouver lieu où il se trouvait, se jetterait dans ses bras, même lui ferait peur par plaisanterie. Parce qu’ils avaient leur façon de faire plaisanterie.

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